Dans un contexte de plus en plus encadré juridiquement, les agents immobiliers n’ont plus droit à l’improvisation. Une erreur d’estimation ou un défaut d’information peut avoir de lourdes conséquences, tant sur la satisfaction client que sur le plan juridique.
L’erreur d’estimation peut-elle engager votre responsabilité ?
Oui, dans certains cas. Si l’estimation est clairement erronée et qu’elle a provoqué un préjudice (vente sous-évaluée ou au contraire invendabilité du bien), la responsabilité professionnelle de l’agent peut être engagée. Les tribunaux ne sanctionnent pas une estimation imprécise, mais une estimation manifestement fautive, non justifiée ou contraire aux réalités du marché.
Exemple : un bien estimé à 300 000 € alors que des comparables équivalents dans le quartier se vendent autour de 400 000 €, sans justification objective, peut constituer une faute.
Conseil pro : justifiez toujours vos estimations par des données tangibles (étude comparative de marché, base DVF, indices INSEE, etc.) et conservez ces éléments au dossier.
Défaut d’information : le talon d’Achille du professionnel
Un défaut d’information peut relever de la responsabilité contractuelle ou délictuelle si le client subit un préjudice. Il peut s’agir d’une omission concernant :
. Des servitudes ou des règles d’urbanisme
. Un état parasitaire ou technique connu
. Une procédure en cours dans une copropriété
. Des éléments juridiques liés à la vente (absence de titre, indivision non régularisée, etc.)
Ce type d’erreur est souvent invoqué par les acquéreurs pour demander l’annulation d’une vente ou une indemnisation postérieure.
Ce que la loi attend (vraiment) du professionnel de l’immobilier
La jurisprudence et la loi exigent que le professionnel soit :
. Diligent (qu’il vérifie les informations qu’il transmet),
. Loyal (qu’il n’omette rien de volontairement trompeur),
. Transparent (notamment sur les éléments qui peuvent impacter le prix ou la décision d’achat).
Concrètement, cela signifie que le professionnel doit jouer un rôle d’intermédiaire éclairé, pas de simple messager entre vendeurs et acquéreurs.
Comment se prémunir concrètement contre les litiges ?
✅ Rédigez des estimations écrites et motivées
✅ Archivez vos échanges et supports d’évaluation
✅ Faites signer une fiche de renseignements vendeurs complète
✅ Indiquez clairement les limites de votre mission (vous n’êtes ni diagnostiqueur, ni notaire)
✅ Formez-vous régulièrement aux évolutions juridiques et fiscales
Assurance RC Pro : une sécurité, mais pas un bouclier absolu
L’assurance responsabilité civile professionnelle est obligatoire, mais elle ne couvre pas tout. Si la faute est jugée intentionnelle ou gravement négligente, elle peut être exclue. De plus, un contentieux mal géré peut avoir des conséquences en réputation bien plus durables qu’un simple remboursement.
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