Nette progression des taux immobiliers : quelles conséquences ?

By mars 15, 2022

Les agences de courtage en immobilier ont publié leur communiqué de mars et sans surprise, les taux continuent leur remontée fulgurante.

En tant qu’agents immobiliers, vous devez être en mesure de suivre cette hausse des taux immobiliers qui peut impacter vos clients acquéreurs.

Au mois de février, les taux augmentaient déjà légèrement avec une hausse de 10 à 15 centimes pour les taux moyens avec une estimation à 1 % sur 15 ans, 1,12 % sur 20 ans et 1,28 % sur 25 ans. Dans le contexte inflationniste actuel, le taux des OAT (Obligations Assimilables du Trésor) était déjà au mois de février en hausse.

Selon Henry Buzy-Cazaux, le président de l’Institut du Management des Services Immobiliers, la guerre en Ukraine pourrait entraîner des répercussions sur les prix de l’immobilier ainsi que sur la fiscalité.

 

La hausse des taux immobiliers va-t-elle durer ?

Pour ce mois de mars 2022, les barèmes continuent leur progression par rapport au mois de février : 0,55 % sur 10 ans, 0,70 % sur 15, 0,80 % sur 20 ans et 1,05 % sur 25 ans.

Même si cette croissance se poursuit, ils restent bien en dessous de l’inflation et continuent de permettre aux acquéreurs une accession facile à la propriété.

Alban Lacondamine, président fondateur d’Emprunt Direct, souligne dans son communiqué de presse de mars 2022 que « Le contexte inflationniste fait désormais nettement évoluer le guidage des anticipations des banques centrales. Les indices des prix à la consommation en Europe et aux États-Unis, plus que jamais haussiers, vont continuer à s’affirmer, ce qui tend à accréditer la fin des politiques ultra-accommodantes des institutions monétaires et un rebond des taux directeurs. Sur le marché du crédit immobilier, une poursuite graduelle des hausses peut ainsi être anticipée ».

 

Quelles conséquences pour les demandes de prêt ?

La remontée des taux ne montre aucune raison de s’affoler du côté des emprunteurs au sujet du financement de leur projet immobilier.

Selon Olivier Lendrevie, président de CAFPI, « cette faible remontée des taux pourrait néanmoins permettre une normalisation du marché immobilier. Après une année 2021 qui a été exceptionnelle en matière de transactions immobilières : 1 178 000 transactions sur toute la France, avec 182 000 transactions en Île-de-France (+12 % par rapport à 2020) et 996 000 transactions en région (+16 % par rapport à 2020). »

Mais sur le plan bancaire avec l’obligation de l’application des nombres du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), les conditions de crédit semblent plus encadrées. La cause ? Après le record de transactions effectuées pendant l’année 2021, le nombre de crédits a augmenté parallèlement au nombre de ventes, ce qui a accentué l’endettement des Français. Et c'est cet endettement qui peut pousser la HCSF à durcir ses critères.

En matière de chiffres, plus de 6 crédits immobiliers sur 10 se font sur 20 ans, contre 3 crédits sur 10 en 2017.

Pour Abdelkader Diarra, directeur commercial chez Empruntis, « l’observatoire estime que la hausse serait de l’ordre de 20 à 25 points de base maximum en 2022. Autrement dit, les taux retrouveraient leur niveau d’avant crise autour de 1,25 % ou 1,30 %. Et la hausse est déjà entamée depuis début février. Les barèmes bancaires transmis par nos partenaires révèlent déjà une hausse de 15 centimes environ. Mais ces augmentations n’ont que très peu d’impact sur la mensualité. Exemple sur un crédit immobilier de 200 000 € sur 20 ans : la hausse sur la mensualité s’élève à 9 € et sur le coût total à 2 148 € (hors assurance). »

Professionnels de l’immobilier, vous pouvez rassurer vos clients acquéreurs, même si les taux historiquement bas remontent, cela n’aura qu’un faible impact sur leurs demandes de prêts ainsi.

dernière modification le mardi, 15 mars 2022 08:22
Tiffany WILLM

Passionnée par l'immobilier et chargée de communication depuis des années